Le procès de Jeanne d'Arc
Jeanne d’Arc, après plusieurs victoires contre les Anglais, a permis à Charles VII d’être couronné Roi de France à Reims. Lors de la bataille de Compiègne contre les Bourguignons de Jean de Luxembourg, le 23 Mai 1430, elle est faite prisonnière; une rançon est proposée à Charles VII pour sa libération; ce dernier ne fait rien et ce sont les Anglais qui paient la rançon et détiennent désormais Jeanne d’Arc; les anglais trouvent en l’université de Paris un allié de choix pour instruire son procès; les docteurs en théologie de Paris n’ont pas accepté le coté mystique du couronnement de Charles VII et désirent juger Jeanne en tant que sorcière; c’est donc tout naturellement parmi eux que le duc de Bedford choisit comme juge Pierre Cauchon, membre de l’université de Paris, évêque de Beauvais, dont dépend Compiègne, ville où a été capturée Jeanne . Quant au lieu du procès, le duc de Bedford n’hésite pas longtemps ; ce sera Rouen, jugée plus sure que Paris (occupé par les anglais à cette période). Rouen, capitale de la Normandie, présente plusieurs avantages. Son archevêché est vacant, ce qui sera une motivation supplémentaire pour Pierre Cauchon qui aspire à s’élever dans la hiérarchie religieuse. La noblesse et la bourgeoisie normande sont proches des anglais; la noblesse anglaise (anglo-normande) possède des fiefs des 2 côtés de la Manche, parle normand; les commerçants détiennent le pouvoir à Rouen et tirent une bonne partie de leurs revenus des échanges avec l’Angleterre. Tous ces critères laissent présager un bon déroulement du procès avec un résultat conforme aux désirs des anglais.
Le 21 Février 1431, le procès de Jeanne d’Arc débute; Jean Colombel fait partie des 13 avocats en cour d’église. Jean Colombel, avocat d’église au procès de Jeanne d’Arc, c’est le premier secret de la famille; cet épisode est transmis de manière confidentielle.
Plusieurs siècles après, ce fait constituera un handicap pour les Colombel. Les détails du procès de Jeanne d’Arc sont connus de la noblesse rouennaise et, à la fin du 18° siècle, les relations avec nos amis anglais ont évoluées ; les conflits se sont multipliés au 18ème siècle et la guerre de sept ans a mis fin aux ambitions de la France aux Amériques, dans les Indes… Les Normands ont « oublié » le cousinage avec leurs voisins d’outre-manche au profit d’une haine farouche, qui se reporte sur les anciens « alliés » considérés désormais comme traitres. A Rouen, les descendants des familles ayant collaboré avec les Anglais au procès de Jeanne d’Arc sont montrés du doigt ; les Colombel sont connus pour avoir un ancêtre juge au procès de Jeanne d’Arc.