La tradition orale familiale parle du grand-père des Indes mais son histoire n’est pas connue ; et pourtant, ce grand-père a laissé des écrits sur ses voyages aux Indes qui ont malheureusement disparu (soit brulés à la révolution, soit brulés dans l’incendie de 1895). Encore une fois ce sont les archives, en l’occurrence celles d’outre-mer, qui viennent à notre secours ; et pour compléter ces archives, une recherche dans les archives de la Compagnie des Indes vient nous donner des détails sur les voyages du grand-père.

Isaac Colombel, dernier représentant Colombel comme son père l’a été, et Anne de Macon du Boisle ont eu 4 enfants dont une fille, Marie, qui est morte en bas âge. En bons protestants, ils ont gardé le prénom biblique Isaac. Il est probable qu’eux aussi ont vécu de manière retranchée à La Ronce avec peu de contacts avec les villageois qui écoutaient tous les Dimanches les sermons de l’abbé de Caumont les mettant en garde contre ces hérétiques. Les enfants ne devaient pas sortir du parc du château car au début du 18ème siècle se pratiquait encore l’enlèvement d’enfants de protestants afin de les convertir. On peut imaginer une vie recluse avec de temps à autre des offices qui se pratiquaient chez les rares protestants restant de la région. Les Colombel n’ont plus de ressources et une grande partie de leurs biens a été confisquée. Aussi, pour leurs fils, n’ayant pas le choix de la religion, ce sera l’armée. C’est un virage chez les Colombel; Il y eut tout d’abord les commerçants drapiers jusqu’au milieu du 16ème siècle puis les juristes (consuls, avocats) pendant près de 2 siècles et désormais c’est le début d’une tradition militaire qui subsiste jusqu’à nos jours; à 18 ans, Isaac-René, l’ainé s’engage dans le régiment de Ségur en cachant probablement sa religion;Entre chaque campagne, Isaac-René rentre à la Ronce; il obtiendra la croix de chevalier de St Louis. Nicolas reste à La Ronce pour s’occuper du domaine. Isaac-Jacques, le « Grand-père des Indes », s’engage lui aussi à 18 ans dans le même régiment que son frère et il participera aux guerres de succession ; c’est d’ailleurs à la fin de la guerre de succession d’Autriche qu’il s’engagera au service de la Compagnie des Indes. C’est ainsi qu’en Octobre 1753 il quitte La Ronce pour aller rejoindre son embarquement à Lorient (le port de l’Orient).

Le voyage (Décembre 1753 - Aout 1754)

Port de Lorient

Au départ, Port Louis, puis le premier navire de mille tonneaux, que la Compagnie mit sans attendre en chantier, était le Soleil d’Orient, appelé communément l’Orient. Les chantiers, où l’on y travailla si longtemps, furent les « chantiers de l’Orient » et la ville prit finalement le nom de Lorient, le port de l'Orient.

Armoiries de la Compagnie des Indes