Les anoblissements

Henri III officiellement soutient une religion unique, le catholicisme, mais en fait, depuis quelques temps, il est convaincu ainsi que sa mère Catherine de Medicis que les 2 religions pourront cohabiter dans le royaume. Il mène donc officiellement la guerre contre les protestants avec les ducs de Joyeuse et d’Epernon, le chevalier d’Espinay Saint-Luc, guerre que les Guise trouvent « molle », accusant le roi de double jeu, depuis qu’ils ont confirmation qu’Henri III mène des négociations secrètes avec son cousin protestant Henri de Navarre. Afin de mettre la pression sur le roi, le duc de Guise entre dans Paris et une véritable émeute éclate en faveur de ce dernier; c’est la journée des barricades; le roi, accompagné des échevins de Paris, fuit la capitale; Il envoie des émissaires à Rouen. Il sait qu’à Rouen le parlement est partiellement acquis au protestantisme et surtout, même si la ville est majoritairement catholique, la ligue n’a pas la position dominante qu’elle a à Paris. Le conseil des échevins dont fait partie Guillaume Colombel qui a oeuvré pour donner une réponse positive , donne son accord aux émissaires du roi.

Suite à ce soutien, Guillaume va être anobli par Henri III de manière héréditaire le 01/08/1588. Et à partir de cette période, la famille Colombel, qui a longtemps été considérée à Rouen comme étant à la tête de la ligue catholique, de par ses liens avec les Guise, va basculer vers la réforme comme le prouvent ses alliances et mariages ; Jean Colombel s’est marié avec Jeanne de La Haye-Lintot. Son père, Pierre de La Haye-Lintot, a créé un prêche protestant dans son manoir de Lintot puis a cédé un terrain pour y construire un temple en 1578. Cette conversion à une période aussi tardive (1585-1595) est un cas particulier, surtout avec un passé lié aux Guise et à la ligue catholique.

Guillaume décède quelques années après aux alentours de 1595 ; entre temps, Henri IV s’est définitivement imposé à la ligue, s’est converti au catholicisme et a repris le contrôle du royaume. Jean sera anobli en 1598 par Henri IV.

Le nouveau roi, qui a assiégé Rouen en 1591/1592 pour reprendre la ville aux ligueurs, a eu des contacts avec Jean et Guillaume (dans une lettre d’Henri IV à Guillaume Colombel, il l’appelle « mon bon et excellent ami ») ; dès que la France fut pacifiée, c'est à Rouen qu'Henri IV viendra tenir, en 1596, une Assemblée des notables qui est une sorte de confirmation de sa victoire; il y rencontra à nouveau Jean Colombel et c’est à cette occasion qu’il a anobli Jean après le décès de Guillaume qui n’avait pas eu de descendance male.