Jeanne d'Arc

Les archives du procès de Jeanne d'Arc sont conservées à la BNF (les minutes ainsi que d'autres documents d'époque) . On peut ainsi y retrouver un document qui nous intéresse et qui nous informe sur la position de Jean Colombel. Le 21 Février 1431, le procès de Jeanne d’Arc débute; 120 personnes vont y participer : Les juges, les greffiers, l'huissier, les docteurs de l'Université de Paris, les chanoines de Rouen, les avocats en cour d'Église, les abbés normands, des prieurs et religieux normands, divers assesseurs. Jean Colombel fait partie des 13 avocats en cour d’église; comme convenu avec ses confrères, il alternera présences et absences aux séances et réunions afin de ne pas apparaitre comme un serviteur zélé de Pierre Cauchon (ordonnateur du procès désigné par les anglais) tout en en assurant un service minimum pour ne pas contrarier ce dernier; il sera présent lors de 11 séances au procès sur une cinquantaine au total. Au moment du jugement, les onze avocats d’église (à l’exception d’Aubert Morel et Jean Duchemin) se réunirent afin d’adopter une position commune ; ils décidèrent de répondre que l'accusée était coupable, "à moins que les révélations ne lui fussent venues de Dieu". Au surplus, ils s'en rapportaient au jugement des docteurs en théologie de l'Université de Paris, à qui il appartenait tout particulièrement d'en décider. Bref, ils ne prenaient pas position et rédigèrent un document qui transpire l’adage normand « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ». Les onze avocats prirent la précaution de se rendre chez Guillaume Lecas, notaire public de la cour archiépiscopale de Rouen, afin que leur déclaration de jugement soit enregistrée dans un acte.